Audition des témoins au procès de la fusillade de Goma : un huis clos décrété pour des raisons militaires et stratégiques

Goma, 13 septembre 2023 (ItN).- Un huis clos partiel a été décrété, mardi à la Cour militaire du Nord-Kivu, pour des raisons d’ordre militaire et stratégique, lors de l’audience dans l’affaire de la fusillade de Goma, opposant le ministère public à six militaires de l’armée congolaise. « Pour des raisons d’ordre militaire et stratégique, nous décidons de décréter un huis clos partiel pour parler de l’ordre opérationnel de la journée du 30 août dernier », a annoncé le 1er président de la Cour militaire du Nord-Kivu, le colonel magistrat Kabeya Yahani Yahani.

Peu avant le huis clos, le témoin MPOO2 avait chargé le prévenu colonel Mike Mikombe Kalamba sur l’ordre donné aux militaires de la garde républicaine de tirer. « Après que le colonel Mikombe ait demandé de quitter les lieux, il a ordonné à ses militaires de tirer. Il l’avait dit en swahili (langue locale) », a-t-il déclaré devant la Cour à maintes reprises.

Dans sa réplique, le colonel Kalamba a nié « avoir donné l’ordre de tirer », arguant que c’est lui qui avait crié sur sa radio que les tirs cessent. « Quand j’avais vu les négociations des officiers avec les adeptes qui traînaient, je suis venu leur dire de quitter parce que leurs vies étaient en danger. Et quand je retournais dans ma jeep, c’est à ce moment-là que j’avais entendu des tirs », a soutenu le prévenu colonel Mike Kalamba.

Une grande partie de l’audience de ce mardi était consacrée au huis clos précité.

Les prévenus colonel Mike Mikombe Kalamba et consorts sont poursuivis pour crime contre l’humanité par meurtre, destruction méchante et incitation des militaires à commettre des actes contraires à leur devoir ou à la discipline.

Le 30 août dernier, une fusillade meurtrière avait eu lieu contre les adeptes d’une secte mystico-religieuse au quartier Ndosho, au centre-ouest de la ville de Goma dans l’Est de la République démocratique du Congo. Les fidèles de cette secte tenaient à organiser une marche pour dénoncer l’impérialisme. Le bilan officiel de cette fusillade fait état de 56 personnes tuées et 75 blessés, plus de 158 personnes arrêtées. IturiNews/ACP.