Tourisme : nombreux sites recensés, offre intéressante en hébergement et restauration, mais…

Le service du tourisme de la province de l’Ituri, dans son rapport annuel 2021, recense un nombre important d’hôtels, de restaurants, de sites touristiques et d’agences de voyage disséminés sur l’ensemble de la province. Mais l’éclosion du tourisme en Ituri reste butée à d’innombrables obstacles dont, en premier lieu l’insécurité.

Selon le rapport précité, la ville de Bunia à elle seule dispose de 53 hôtels de zéro à trois étoiles. Trois sont de catégorie trois étoiles et quatre de catégorie deux étoiles. Le territoire d’Irumu dispose de 15 hôtels dont près de 5 à une étoile ; Mahagi en a 25 dont une de 3 étoiles ; Mambasa vingt et un, avec une étoile comme catégorie supérieure ; Djugu dix-neuf dont un seul à une étoile ; Aru trente-cinq dont deux hôtels de deux étoiles.

S’agissant des restaurants, le service du Tourisme de la province de l’Ituri en recense quinze en ville de Bunia, dont deux de deux fourchettes et plusieurs d’une fourchette. Dans l’hinterland de la province, tous les restaurants recensés (sept à en territoire d’Aru, cinq en territoire de Mambasa, deux en territoire de Djugu, cinq en territoire de Mahagi) sont homologués zéro fourchette.

Seize agences de voyage sont implantées en province de l’Ituri.  Sept sont de catégorie A, à savoir : CAA, Maf, Congo Airways, Dissa, Dieu Merci, Shammah et ATD.

En termes de sites touristiques, la province semble bien dotée. Beaucoup sont cependant non exploités, s’ils ne sont pas tout simplement abandonnés.

Le territoire d’Aru par exemple est truffé de monuments naturels et historiques, mais non exploités. L’on relèvera le mont Meya, le mont Nzizi (riche en plantes médicinales), le mont Kengezi (chaine de montagne, limite naturelle entre la RDC, le Soudan et l’Ouganda) ; le mont Hawa (ex-camp de formation militaire) ; Monoko mibale (grottes avec chaises naturelles et réserves zoologiques), prison de Kanda (pour esclaves du temps de la traite arabe), rivière Aru (chutes, hippopotames), etc.

Le territoire de Djugu a notamment pour monuments naturels la forêt Ngbari en chefferie des Banywagi, la colline des oiseaux blancs en secteur des Baniali Kilo, les chaînes du mont Bleu, le site Koda, etc.

Le mont Hoyo (ensemble de 29 grottes et escaliers, plus l’okapi), la réserve de Semliki et ses diversités en animaux, le site Isohu Bamuhodo (point de rencontre de deux rivières, propice à la chasse et la pèche), le site Djanda (commencement de la forêt équatoriale) ; le site Nyata – grottes, chaises naturelles) ; Anjike (chute de 80 mètres), le panorama des ilots Zitono (paysage le long de la Semliki), et bien d’autres, donnent au territoire d’Irumu une parfaite vocation touristique.

Le territoire de Mahagi regorge du célèbre site Kakoy qui divise le lac Albert en deux, du site Kaswa et ses eaux thermales, de la plage au bord du lac Albert avec regroupement des singes à robe noir et blanc.

En territoire de Mambasa, l’on rencontre la prison Byasa, la réserve de faune à Okapi d’Epulu, le site Ebiene (chute d’eau en forme d’arc avec passage à son bas), le site Pkelia (mont à roches claquées avec un bassin d’eau stagnante) ; le site Amokonzi (mont en forme de briques à partir duquel il y a perception vers Watsa), le site Akokora (plaine dans la réserve avec plusieurs fleurs et espèces de bêtes).

De tels atouts font de l’Ituri une entité touristique par excellence. Hélas ! L’insécurité, l’inexistence des voies d’accès, le manque d’investissements, sauf relativement le secteur hôtelier, minent l’industrie l’éclosion du tourisme en Ituri. La grande majorité des sites naturels et historiques recensés ne sont pas exploités.

Dans le rapport précité de son service, le chef de division provincial du Tourisme, monsieur Benjamin Katho Lebisabo, note que “les cas d’insécurité dans l’ensemble de la province, occasionnent l’incivisme fiscal, le déplacement des populations et la fermeture de plusieurs unités touristiques”.

Malgré cela, se console-t-il, le service du Tourisme, qui est un service d’assiette, a atteint l’an dernier 70% de l’assignation provinciale et plus de 95 % de l’assignation nationale. Les principaux actes générateurs de recettes de ce service, renseigne-t-il, sont le certificat d’agrément technique pour établissements, le certificat d’homologation pour hôtels et restaurants, le permis d’exploitation des sites, les redevances sur le fonds de promotion du tourisme, notamment.

Deb’S