Les ambitieux objectifs de la Fédération des entreprises et des coopératives agricoles de la province de l’Ituri

La Fédération des entreprises et des coopératives agricoles de la province de l’Ituri, en sigle FECAPI, est une plateforme des coopératives agricoles, des éleveurs, des agriculteurs et des pêcheurs, des groupements agricoles, des organisations non-gouvernementales de développement, des fermiers, des commerçants (grossistes, négociants et détaillants-marchands), des entreprises agricoles privées et des professionnels agricoles de l’Ituri. Sa création est le résultat d’une réflexion approfondie sur le secteur agricole en Ituri.

Ses promoteurs, comme ils le soulignent dans ses statuts, se sont en effet rendu compte que “la province de l’Ituri souffre de l’absence d’une structure d’incitation, d’encadrement et d’orientation des coopératives agricoles, en dépit des milliers de financement affectés dans le secteur agricole pour les interventions en mode d’urgence par l’entremise des partenaires humanitaires du Gouvernement”. Pourtant, relèvent-ils, “les coopératives, entreprises ou usines, projets, centre de recherche et regroupements agricoles (INERA-NIOKA, BPI, ACOOPELI, PACA, CODENOR, etc.) qui ont occasionné en Ituri la création des emplois, d’absorption de chômages, la sécurité alimentaire et la stabilité de la Province , faisant de l’Ituri l’eldorado de l’ex-Province Orientale pour ses productions en viande, haricot, pomme de terre, maïs, café, coton, cacao, légume, etc. avant l’avènement de la guerre dite interethnique de 1999 à 2003 ainsi que d’autres conflits qui s’en sont suivis”.

Ainsi donc, pensent les fondateurs de la Fecapi, “la province de l’Ituri se veut investir dans les coopératives agricoles afin de restaurer la cohésion sociale, l’unité et la stabilité ainsi que d’endiguer le phénomène « groupes armés » dans ladite province, grâce au rétablissement de la confiance entre la population civile et les autorités étatiques”. D’autant que “le domaine des coopératives agricoles n’est pas suffisamment exploré en province de l’Ituri nonobstant les immenses potentialités qu’elle regorge”. Surtout que, toujours selon le diagnostic des promoteurs de la Fecapi, inscrit dans ses statuts “ la province de l’Ituri comprend une gamme variée de types de sols, offrant les possibilités de pratiquer plusieurs sortes de cultures susceptibles de booster son économie et son développement”  et que “la production quantitative et qualitative, couplée de la transformation et de la commercialisation sont les modes actuels liés à l’agriculture durable pour en tirer les devises et relever le niveau de vie des paysans” .

La Fédération des entreprises et des coopératives agricoles de la Province de l’Ituri a ainsi donc pour objectif général de promouvoir les petits producteurs ruraux et périurbains dans l’amélioration, la transformation et la commercialisation de leurs produits agricoles, en vue de, non seulement générer plus des revenus et d’emplois aux jeunes et femmes dans une approche coopérative, mais surtout d’assurer la sécurité alimentaire et contribuer à la réduction de J’insécurité en Province de l’Ituri par une agriculture durable pratiquée pour une économie diversifiée et extravertie.

La Fecapi s’assigne de nombreux autres objectifs spécifiques : accompagner le Gouvernement congolais et ses partenaires dans sa politique agricole et de sécurisation des agriculteurs ruraux et périurbains de l’Ituri, à travers ses différents programmes à réaliser avec la contribution de ses membres, par une approche de gouvernance coopérative dans une économie en reconstruction durant la période post-conflits armés pour assurer la stabilité et le développement de la province de l’Ituri ; mener des lobbyings et plaidoyers auprès des bailleurs des fonds et du Gouvernement, afin de faciliter l’accès équitable aux financements, à l’octroi des crédits, aux marchés et aux terres agricoles aux membres de la Fédération ; impulser le Gouvernement Provincial et ses partenaires de doter la province de l’Ituri d’un plan provincial et des plans locaux de développement ainsi que des mécanismes de leur mise en œuvre, en vue d’assurer une agriculture durable ; inciter les petits producteurs travaillant dans les ON développement et les groupements agricoles à se constituer coopératives à travers tous les cinq territoires de la province l’Ituri (Aru, Djugu, Irumu, Mahagi et Mambasa), ainsi que la ville de Bunia et d’y adhérer progressivement ; favoriser la résilience des exploitations agricoles, l’acquisition et la pérennité des installations des agroéquipements pour une agriculture durable ; assurer la coordination des projets locaux de développement exécutés par les membres de la Fédération en instituant un mécanisme de contrôle et de bonne gouvernance locale ; mettre à jour la cartographie des bassins de productions et l’inventaire des actions des partenaires techniques et financiers sur terrain ; évaluer les objectifs quantitatifs et qualitatifs, les délais et les coûts d’exécution des programmes agricoles des membres en vérifiant si les résultats escomptés de leurs projets s’intègrent bien dans la politique gouvernementale sur l’agriculture ; contribuer à la promotion d’un partenariat public-privé dans le cadre de l’entrepreneuriat agricole, en vue de répondre au défi en desserte alimentaire où, selon certains rapports, 30% des congolais mangent une fois par jour, 60 % mangent deux fois par jour, tandis que 10 % seulement mangent plus de deux fois par jour, en dépit des potentialités agricoles que regorge le Pays ; contribuer au renforcement de la cohésion sociale durable basée sur la paix et la sécurité, en passant par la création d’emplois aux jeunes exposés aux manipulations, afin d’impulser l’économie et le développement de la Province de l’Ituri ; faciliter la mise en place des structures de stockage, de transport, de transformation et de commercialisation des produits et sous-produits agricoles au niveau local ; assurer l’encadrement, la formation et l’information des membres de la Fédération sur l’économie incitative et prometteuse prenant en compte la problématique du réchauffement climatique avec ses effets environnementaux ; servir de pont entre les membres de la Fédération avec les partenaires nationaux et internationaux ainsi que le Gouvernement à travers les ministères et divisions de l’Agriculture, du Développement Rural, du Plan, de l’Environnement et des Affaires Foncières, les institutions étatiques œuvrant dans le domaine agricole (par exemple INERA-NIOKA) ainsi que les autorités des entités territoriales décentralisées (Chefferies et Secteurs) ; explorer le monde des entreprises et des coopératives agricoles en acquérant de nouvelles expériences dans l’agrobusiness, afin d’exploiter et de matérialiser les potentialités que possède le secteur agricole dans l’échiquier de l’économie tant familiale, locale, provinciale que nationale ; assurer le cadre de conciliation et de concertation entre les membres de la Fédération et des coopératives de la province de l’Ituri ; défendre les causes et les intérêts des membres de la Fédération des Entreprises et des Coopératives de la province de l’Ituri ; vulgariser le code agricole, les textes réglementaires ainsi que les traités sous-régionaux et internationaux ratifiés par la République Démocratique du Congo aux membres de la Fédération ; créer un shopping des intrants et pharmacie agricoles pour la Fédération ; renforcer la dimension territoriale pour la viabilité et le dynamisme des membres sur terrain ; poser les diagnostics pour la relance de l’agriculture en Ituri ; jouer le rôle de canal pour le passage du stade d’urgence et au stade de développement.

Vaste programme, il faut le reconnaitre.

Ayant son siège à Bunia, la Fecapi a comme organes l’assemblée générale, le conseil d’administration et le bureau exécutif. Les animateurs de ces organes ont été élus par acclamation pour un mandat de cinq ans. Il s’agit de : le professeur Ruhigwa Baguma Araali Patrice, président du conseil d’administration ; monsieur Orodrio Robert, premier vice-président en charge de contrôle ; le professeur Tonen Woyyec Serge, deuxième vice-président en charge des recherches. Le bureau exécutif a comme coordonnateur monsieur Udaga Jacan Pascal.

La Fecapi comprend également plusieurs commissions. La commission technique, dirigée par l’ingénieur Mandundu Matabisi Augustin ; la commission commerciale avec pour chef monsieur Bahati Moko Jean-Claude ; la commission juridique présidée par le professeur Dhakana Émile ; la commission communication chapeautée par le chef des travaux Anatole Kakwa Cherimani et, enfin, la commission logistique dont la conduite revient à monsieur Mumbere Nguliryo Osias.

IturiNews